Antichrist

Publié le par regards

J’avais adoré « Dancer In The Dark » avec Bjork, palme d’or à Cannes en 2000 dirigé par le fameux réalisateur à l’ego surdimensionné (cf. ses déclarations aux conférences de presse à Cannes). Von Trier change radicalement de genre avec « Antichrist » : la chute n’en est que plus rude… Déchiré par la critique à Cannes en 2009 « Antichrist » dérange, frappe le spectateur mais l’endort aussi. Von Trier signe ici un film d’allumé, qui n’a finalement que peu de sens… Le film débute par un prologue en noir et blanc, au ralenti qui, il faut se l’avouer en jette pas mal. L’esthétique est forte, travaillée. Puis le film débute, et c’est le drame… Suit un film horrifico dramatique qui part en cacahuète. Pendant 1h00 de film Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg ne font que geindre, faire l’amour. Certes, les deux acteurs sont habités par leur rôle : Mlle Gainsbourg n’aura peut être pas volé son prix d’interprétation, elle est parfaite en femme hystérique. Mais les acteurs semblent en roue libre, jouant devant la camera des élans sexuels vigoureux, et autres pleurs… Que le temps est long, un gros manque de rythme dans la première partie du film… Le découpage du film en chapitres semble ici maladroit, on s’en serait volontiers passé. Les scènes sans sens se succèdent (un renard qui annonce l’apocalypse, des glands qui tombent en masse). Certaines scènes sont stylisées, et donc belles, et ce grâce à une photographie travaillée et à quelques trouvailles de mise en scène. Le reste du temps l’ambiance est glauque, poisseuse…

On ne comprend pas ce qui arrive au personnage féminin qui ne réussit pas à faire le deuil de son fils… Est-ce la folie ? Une possession. Certain prétendent que Lars Von Trier à travers son film donne une vision extrêmement misogyne, ou la femme n’est que créature du diable…  Puis vient le climax du film, avec un festival de scènes gores (castration avec une buche, enfonçage de meule dans le pied, tartouillage d’organes génitaux avec des cisailles rouillées : ragoutant me direz vous ?) tout aussi inutiles les unes que les autres puisqu’elles ne mènent à rien… Le chemin jusqu’au générique de fin est bien long…. Peut être ne suis-je finalement pas assez intelligent pour comprendre l’enjeu du film, son scenario, mais personnellement j’ai été très vite largué, et endormi par d’exaspérantes scènes de sexes ou autre mutilations… Lars Von Trier a déclaré avoir tourné ce film lors de sa période de dépression : et ça se sent. Tout ça ne mène nulle part, les scènes choquantes sont inutiles, le blabla incessant ne clarifie pas la situation… Extrêmement décevant…. Je dirais même inutile. Un film on ne peut plus médiocre. On ne gardera en tête que le prologue, marquant et beau… Sinon…

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