La Piel que Habito

Publié le par regards

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Le cinéaste à la filmographie sulfureuse revient avec son dernier film accueilli en demi teinte à Cannes cette année. Almodovar change ici radicalement de terrain, en effet, « La Piel que Habito » n’est pas une comédie socialo dramatique comme il les fait si bien mais plutôt un thriller noir. Et quand Almodovar revisite ce genre, il y injecte évidemment ses codes qui lui sont si chers. On retrouve ainsi le thème de la transsexualité, du drame familial, du viol… Porté par un trio d’acteur excellent, le film est une  totale réussite . La prestation de Antonio Banderas est tout à fait remarquable, à la fois surprenant, froid et flippant dans son rôle de Frankenstein des temps moderne. Marisa Paredes est toujours aussi bonne actrice. Les deux jeunes acteurs Elena Anaya et Jan Cornet sont littéralement bluffants. Dès les premières images, ce qui choque c’est la froideur du climat. Tout est dérangeant : mais qui est cette femme en combinaison séquestrée, enfermée? Les images de Antonio Banderas, manipulant cette peau artificielle font froid dans le dos. Les images, servants cette ambiance chirurgicale sont glaciales comme le personnage finalement…Almodovar a choisi pour raconter son histoire une narration en flash back. Là où énormément de réalisateurs se plantent magistralement, lui réussit son pari haut la main. L’intrigue, certes alambiquée, apparait claire au fur et à mesure. Et quand Almodovar donne toutes les clés au milieu du film, le spectateur se demande comment va-t-il terminer… Et comme toujours Almodovar surprend encore!

la-piel2.jpg             Ce qui fait l'incontestable réussite de « La Piel que Habito » c’est le fait que le réalisateur réussisse à nous bluffer, nous surprendre. Quand j’ai appris la vérité sur l’histoire (sorte de twist si vous voulez), j’ai été grandement surpris : il nous a bien manipulé le Pedro!  Et il continue de nous surprendre et ce  jusqu’à la phrase finale qui résonne encore dans ma tête. Comme à chaque fois, tout est travaillé, on retrouve une esthétique qui lui est propre dans les décors, les couleurs, l’image, mais également une symbolique très forte omniprésente (les poupées de chiffons).  Le tout est toujours traité à sa façon : certains dialogues sont crus, certaines scènes pas forcement trash, mais dérangeantes (avec le personnage du tigre par exemple, où les scènes d’enfermement), toujours un rapport constant au sexe sans tabou qui a fait son succès. L’atmosphère est vraiment malsaine, un peu dérangeante car le propos est osé. La bande originale est parfaite, notamment avec ces morceaux de violons qui ajoutent à la tension dans la dernière partie du film surtout… Un film qui ne peut laisser de marbre… Flippant et malsain, on se demande jusqu’où un homme peut il aller dans sa folie, quand il est aveuglé par un but! Il ne me reste plus que, après la projection de cet excellent film, à me plonger dans la nouvelle de Thierry Jonquet qui a inspiré Almodovar. Troublant, dérangeant, maitrisé, brillant, original, les mots me manquent pour décrire ce bijoux. Un coup de cœur qui dérange..

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T
<br /> Belle critique et beau film !<br /> <br /> <br />
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